Lorsque Hervé de Malliard reprend MGA Technologies en 2010, ce bureau d’études mécaniques qui fabrique des machines pour l’industrie réalise un chiffre d’affaires de 3,5 M€. 8 ans après, MGA est dans l’industrie du futur. Son chiffre d’affaires a été triplé. Elle fournit des équipements premium et high-tech aux plus grands acteurs mondiaux de l’industrie. Entretien avec Hervé de Malliard, son dirigeant.

Depuis sa reprise il y a 8 ans, vous avez fait évoluer l’entreprise, quelle est son activité principale aujourd’hui ?

Hervé De Maillard MGA

Notre cœur de métier est la conception et la fabrication de machines sur mesure à destination, en priorité, des secteurs de la pharmacie, de la biotechnologie et du médical. C’est un métier complexe qui exige rigueur et méthode avec une ingénierie particulière.

Nos équipes imaginent et conçoivent les principes de la machine, exécutent les études mécaniques, mécatroniques et électriques, développent les logiciels et les programmes nécessaires, puis la réalisent, pour obtenir une machine robuste et performante. C’est un métier passionnant. Toutes nos réalisations sont uniques pour des applications souvent très pointues.

MGA Technologies connaît une forte progression de son activité, quelle est la stratégie que vous avez déployée ?

Dans notre métier, le risque technique est élevé. Pour assurer la pérennité de l’entreprise, nous avons augmenté la technicité des produits pour atteindre un positionnement prémium et cibler une clientèle grands comptes. Puis, nous avons développé l’entreprise en diversifiant l’activité avec la réalisation de de produits différenciés sur quelques niches technologiques. Nous commercialisons ces produits partout dans le monde depuis Civrieux d’Azergues. Par notre exposition constante aux nouvelles technologies, nous détectons des besoins qui peuvent concerner potentiellement plusieurs clients et nous développons les solutions. Enfin, MGA Technologies réalise également des modules de série pour des clients qui les intègrent dans des lignes complètes.

Pouvez-vous nous donner un exemple de lignes de production que vous fabriquez actuellement ?

Nous sommes en train de fabriquer pour un grand laboratoire pharmaceutique une machine pour la fabrication de vaccins. Destinée à récolter le liquide allantoïque des œufs, la machine traite des milliers d’œufs à l’heure en intégrant les contraintes pharmaceutiques les plus strictes. Il nous faut, après environ 6 mois de conception, environ une année pour fabriquer une telle ligne de production.
Nous réalisons également une ligne automatique destinée à la Turquie, pour l’automobile. Elle permet l’assemblage de capteurs électroniques. La soudure du capteur sur sa platine est réalisée avec un tir laser piloté par une caméra et une autre caméra de contrôle en vision 3D vérifie la qualité de la soudure. C’est de la haute technologie et de la haute précision.

Vous travaillez avec de grands groupes de renommée mondiale, qui sont-ils et comment définissez-vous votre collaboration ?

Les deux tiers de nos clients évoluent sur les marchés internationaux du médical, de la pharmacie ou de la biotechnologie et les deux tiers de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Nos clients principaux ? Sanofi, bioMérieux, Fresenius, Boiron, Rolex, L’Oréal, Schneider Electric… En général, ils viennent nous voir parce qu’ils n’ont pas trouvé de solutions standards ou modulaires. Les machines sont souvent destinées à des milieux propres avec une exigence élevée de qualité et un haut niveau de contraintes. La relation-client est fondamentale, nous concevons, fabriquons et trouvons ensemble des solutions aux problèmes rencontrés. C’est de la co-conception et de la co-construction.

Pouvez-vous nous parler de votre implication dans l’industrie du futur ?

Toujours à la pointe de la robotique et de la mécatronique, nous nous sommes lancés récemment dans la conception digitalisée de nos machines et de nos produits. Nous avons intégré un flux dans nos process qui nous permet de créer un jumeau numérique en réalité virtuelle pour chaque projet important. Il suffit de mettre des lunettes 3D pour s’immerger dans la maquette virtuelle, « entrer » dans la machine à l’échelle 1 avec le client et zoomer au plus près des détails. Nos conceptions gagnent en précision et c’est précieux pour les phases de réalisation, puis de production et maintenance. Nous avons aussi recruté un nouveau collaborateur, Major Tom, un petit robot humanoïde qui assure l’accueil et la présentation de MGA Technologies avec beaucoup de convivialité.

Quels sont vos projets de développement ?

A horizon 3-5 ans, nous ambitionnons de doubler l’activité pour atteindre un chiffre d’affaires de 25 M€, essentiellement en croissance organique. Mais nous restons attentifs aux opportunités de croissance externe pour compléter notre activité de produits de niches, longue à développer en interne.
Enfin, nous mettons en œuvre une stratégie marketing digital pour développer les ventes de nos produits de niche. Il s’agit de déployer une stratégie de visibilité partout dans le monde et d’identifier sur internet les flux d’échanges et les intérêts potentiels pour nos produits. A nous ensuite, de transformer ces « leads » en commandes. Cette stratégie digitale nécessite de repenser toute notre présence sur internet et sur les réseaux sociaux afin de créer un lien avec tout utilisateur potentiel et le transformer en client fidèle.


Chiffres clés

11 M€ de CA en 2017

49 personnes sur le site de Civrieux d’Azergues dont 30 personnes au bureau d’études

6 chefs de projets

Un bâtiment de 6200 m² avec un atelier de 5000 m².

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