AEROFORM Composites est un expert en solution de fabrication et de réparation de pièces en composites pour les acteurs internationaux de l’aéronautique. Créée en 2001, cette TPE de 10 salariés a su à s’imposer très vite sur un marché très concurrentiel, puis elle a su rebondir dans le contexte de crise sanitaire grâce à sa stratégie de diversification et d’innovation… Le point avec Franck MARTEL, son dirigeant.

Comment vous êtes-vous développé sur le marché de l’aéronautique ?

Pour travailler dans l’aéronautique, il est indispensable de se faire référencer dans la bible des avionneurs destinée à la maintenance et aux réparateurs, la bible SRM. Lorsque nous sommes arrivés en 2001 sur le marché, les habitudes en termes de prestataires étaient bien ancrées. Nous avons bousculé les codes en proposant des solutions innovantes qui répondaient à des besoins non satisfaits. Aeroform a mis du temps à être référencée puis elle a grandi entre autres avec Airbus et Boeing en écoutant leurs problématiques. En tant que challenger, nous avons stimulé le marché avec une démarche d’innovation permanente pour laquelle nous investissons régulièrement. Nous avons lancé en 2018 des investissements pour moderniser nos équipements de production. Avec deux objectifs, la norme ATEX pour nos équipements obtenue récemment et en phase 2, le développement d’un logiciel et de nouvelles cartes électroniques pour répondre aux normes européennes et mondiales. Cette deuxième étape devrait aboutir fin 2022. C’est ainsi que notre gamme de valises de réparation composites est sans cesse renouvelée avec de nouvelles fonctionnalités.

Quelle stratégie avez-vous mise en place, face à sur un marché de l’aéronautique fortement perturbé par la crise du covid ?

La crise sanitaire a été compliquée pour Aeroform. Nous réalisions en 2020, 95 % de notre chiffre d’affaires dans l’aéronautique. Il y a encore deux ans, personne n’avait imaginé que ce secteur, surtout l’aéronautique civil était si fragile. Nous avons rapidement mené une réflexion pour explorer d’autres secteurs et nous diversifier dès 2020. Il s’agissait de donner un vrai sens à ces nouvelles orientations et tourner le gouvernail pour chercher de nouveaux marchés basés sur nos savoir-faire.  La défense était un secteur avec lequel nous avions déjà travaillé, il s’est rapidement imposé comme une voie de diversification intéressante et confirmée par l’obtention d’un énorme contrat, une commande du bureau d’achat de l’OTAN. Nous visons un développement national et international, d’abord avec l’Europe, l’Asie et le Moyen Orient, puis en phase 2 l’Outre Atlantique.

Et vous avez fait appel au plan de relance pour vous appuyer dans votre démarche de diversification ?

Oui avec notre projet ASHE deux nouveaux produits destinés à la défense : une valise de réparation composites et un système de chauffe ATEX qui permet de chauffer les composites avec des Leds et qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet système. C’est de la vraie R&D. On a montré que ça fonctionnait. Mais il nous faut désormais passer du Proof of concept à l’industrialisation. Nous connaissions au départ les incertitudes liées au projet, mais nous croyons à cette innovation. Ça prendra du temps mais nous y arriverons. Peut-être que nos solutions seront compatibles avec d’autres marchés que la Défense, mais nous nous en occuperons dans un second temps

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