
Créée en 1895 pour accompagner les viticulteurs du Beaujolais dans la protection de leur vigne, Berthoud a rejoint en 1987 le groupe Exel Industrie, numéro un mondial de la protection des végétaux. Leader de la pulvérisation, l’entreprise fait appel aux dernières technologiques pour proposer dans le monde entier une gamme de produits pour la grande culture et la vigne. Sebastien Tremblais, Directeur Général de Berthoud nous présente l’entreprise …avec passion.
Vos produits sont impressionnants, pourquoi le matériel agricole devient-il si sophistiqué ?
Soigner et protéger les cultures pour mieux nourrir les hommes, c’est notre vocation. Aujourd’hui, nous sommes 7 milliards d’habitants sur la planète. En 2050, nous serons 9 milliards. La consommation alimentaire explose. Pour faire face, la tendance est à l’augmentation de la taille des exploitations agricoles. Et qui dit grandes exploitations, dit engins agricoles adaptés. Nos pulvérisateurs sont effectivement impressionnants, tant par leur taille que par la technologie qu’ils portent. Dans la grande culture, les rampes de pulvérisation peuvent atteindre 44 m d’envergure avec des cuves de 6700 litres. Le pulvérisateur est l’outil de productivité par excellence qui permet d’améliorer les rendements.
Quels sont vos enjeux en termes d’innovation ?
Berthoud est à l’origine des premiers pulvérisateurs à dos utilisés pour les traitements de la vigne. Maintenant, son fer de lance, c’est la technologie embarquée. Le matériel agricole est méconnu du grand public. Il y a plus de technologie dans un tracteur que dans une voiture. Pour optimiser la pulvérisation, une grande partie des engins agricoles sont guidés par GPS. Ainsi l’engin ne passera jamais deux fois au même endroit et les buses se fermeront automatiquement sur les zones où la pulvérisation a déjà été effectuée. Les erreurs sont évitées et l’utilisation des volumes de produits phytosanitaires est limitée. Notre ambition est de concilier performance économique et performance écologique des exploitations, tout en préservant la santé publique. Les nouvelles technologies sont un facteur clé de succès pour atteindre cette ambition.
Comment abordez-vous votre activité ?
Berthoud est un concepteur assembleur à 100% de ses produits. A partir des pièces métalliques brutes qui arrivent dans nos ateliers, nous réalisons nos produits de A à Z : traitement des pièces, assemblage, montage, grenaillage (type de décapage), peinture de protection… Les cycles d’opération sont très longs. Les collaborateurs sont experts sur les produits et nos métiers ont une forte valeur ajoutée. Autre particularité, la grande majorité des pièces, en dehors des composants électroniques que nous assemblons sont fabriquées en France chez des sous-traitants sur la région Auvergne-Rhône-Alpes souvent. Nous nous battons contre des géants, les gros tractoristes comme John Deere ou Fendt. Et pour faire le poids, nous avons fait le pari de la passion. Nous exerçons notre métier avec passion et nous la transmettons à nos clients et à nos collaborateurs. Notre relation client se construit sur la qualité et la proximité et … la passion.
Vous nous avez dit que Berthoud est concepteur assembleur, mais quels sont plus précisément les métiers de l’entreprise ?
Nos métiers sont extrêmement variés. Sur notre site de Belleville, il y a la production avec des assembleurs, des monteurs, des peintres, des techniciens de maintenance…mais aussi toutes les fonctions supports : le bureau d’études constitué de 20 personnes, techniciens, ingénieurs, chefs de projet qui travaillent sur les prototypages et les essais produits, le service commercial et les inspecteurs commerciaux qui animent les réseaux de distribution, le service après-vente qui forme nos clients et les distributeurs à nos produits (400 visites et formations techniques par an sont organisées sur le site de Belleville), mais aussi les services achat, approvisionnements, informatique, administration des ventes, marketing et communication. Nous comptons 200 collaborateurs à Belleville et des équipes sont présentes dans 50 pays. Avec 60 % de notre chiffre d‘affaires à l’export, de nombreuses langues sont utilisées chez Berthoud : le russe, l’allemand, l’espagnol, le portugais.
Quel est votre plus grand défi en termes de recrutement ?
Le plus important aujourd’hui, c’est l’image. Nous devons mettre en lumière la modernité et la haute technicité du monde agricole. Il faut qu’on se batte contre les idées reçues qui renvoie l’agriculture à un univers passéiste. Nous devons changer la perception et les regards. Nous sommes sur un secteur innovant. Venir travailler chez nous c’est l’assurance d’évoluer dans une activité hautement technologique et de pouvoir faire des ponts avec d’autres secteurs tout au long de son parcours.
On parle beaucoup d’usine connectée, qu’en est-il chez Berthoud ?
Le digital, le numérique font déjà partie intégrante de nos produits ! Nous disposons pour le pilotage de notre activité d’outils de gestion, mais l’enjeu du digital est aujourd’hui ailleurs. Il est du côté du marketing et du commercial. Nous voulons renforcer nos liens avec nos clients, avec un tout nouveau site internet qui pourra être consulté sur les smartphones, mais également via les réseaux sociaux, YouTube, twitter, et surtout Facebook qui est une page très suivie par notre communauté mais aussi par nos collaborateurs. C’est un lien nouveau et fort entre nos clients et nos collaborateurs !
Chiffres clés
- 200 collaborateurs et 40 contrats temporaires lors des pics de production entre novembre et avril,
- 50 à 60 M€ de CA dont 60 % à l’export (40% il y a 3 ans)
- sur 50 pays avec des équipes sur place.