La mise en place de la nouvelle convention collective de la métallurgie en janvier 2024 a également des conséquences sur les instances. Ainsi, le rôle de la Commission Sociale qui négociait jusqu’à présent tous les minimas conventionnels avec les syndicats, va évoluer début 2024. Échanges avec Olivier Barde-Cabuçon, Président de la Commission Sociale d’UIMM Lyon et Directeur des Relations sociales chez Renault Trucks, mais aussi …auteur de polars historiques.

 

Quel est le rôle de la Commission Sociale ?

BARDE CABUCON 4 © Editions Gallimard Francesca Mantovani V2Jusqu’à fin 2023, la Commission Sociale a pour but de préparer les négociations territoriales des RMH, Rémunérations Minimales Hiérarchiques pour le calcul de la prime d’ancienneté et des RAG, Rémunérations Annuelles Garanties, avec les syndicats. Elle doit également valider le niveau de mandat de négociateur de son Président qui négocie avec les 4 syndicats représentatifs de la métallurgie, la CFE CGC, la CFDT, FO et la CGT. Il est toujours accompagné par des permanents de l’UIMM. Ce qui fait l’originalité de cette présidence, c’est qu’elle permet au représentant d’un adhérent de l’UIMM d’être le négociateur pour tout le territoire. Lorsque je négocie, je n’ai pas la casquette Renault Trucks, je suis mandaté par l’UIMM et son Conseil de Direction pour représenter toutes les entreprises de la métallurgie du Rhône

Parallèlement aux négociations, la commission peut aussi se réunir sur un thème particulier ou une situation exceptionnelle comme lors du sujet ‘COVID’ ou encore de la mise en application de la nouvelle loi travail.

 

Comment se passe une négociation avec les syndicats ?

Avant toute négociation, il est essentiel de construire un argumentaire complet qui prend en compte le contexte de la métallurgie, économique, financier, commercial, et ce au niveau national, européen et mondial ainsi que les perspectives. C’est le travail du président de la commission sociale et des permanents de l’UIMM. Il faut comprendre qu’on ne négocie pas en période de COVID, comme on a négocié cette année. J’ai toujours pris en compte le fait qu’il y a des adhérents qui se calent sur les minimas de la métallurgie pour gérer leurs augmentations et autres mesures salariales et il y a des adhérents pour qui les minimas sont un curseur. Enfin, lorsqu’on négocie, on envoie un message politique aux partenaires sociaux et cela a donc une répercussion pour tous nos adhérents.

 

Début 2024, la nouvelle Convention collective va s’appliquer au niveau national pour la Métallurgie, qu’est-ce qui va changer pour la Commission Sociale ?

Effectivement, il va y avoir avec un changement de donne et d’organisation. La Commission va suivre le mouvement de centralisation lié à  la philosophie de la nouvelle convention collective. La négociation sur les RAG est « aspirée » par le niveau national alors que celles sur les RMH et le calcul de la prime d’ancienneté reste au niveau territorial et dans le champ de la commission. Sachant que la négociation sur le point d’ancienneté est importante car elle va impacter toutes les entreprises.

 

Pourquoi vous être engagé dans cette instance en tant que Président ?

Je suis Directeur des Relations Sociales pour Renault Trucks depuis 2009. J’ai aussi un rôle de conseil auprès de toutes les sociétés du groupe Volvo en France. Je connais donc très bien le socle conventionnel et j’ai une bonne maîtrise du dialogue social avec les 5 organisations syndicales du Groupe. Il y a quelques années, Paul Rolland, alors Président d’UIMM Lyon-France m’a sollicité pour entrer dans la commission sociale puis pour remplacer François Bergez à la Présidence lors de son départ. Je suis très sensible aux fédérations métier et aux branches, plutôt qu’aux organisations interprofessionnelles. J’apprécie ce qu’accomplit l’UIMM auprès des jeunes, des femmes, en faveur de l’inclusion et de la diversité, dans les domaines de l’emploi, de la formation, de l’apprentissage et bien plus encore.

Je trouvai le travail intéressant, en lien avec ce que je fais chez Renault Trucks. Je me suis lancé.

 

Vous avez une autre casquette, celle d’écrivain, comment arrivez-vous à concilier cette passion avec votre vie professionnelle ?

Je suis spécialiste du polar historique. Je publie un livre par an environ depuis 2006, chez Actes Sud ou Gallimard. Mon dernier livre est sorti en mars dernier : Hollywood s’en va en guerre. J’écris quand je ne travaille pas ! Pour moi ce n’est pas une contrainte, c’est un plaisir. Quant à me consacrer uniquement à l’écriture, ce n’est pas envisageable, j’aime trop le travail en collectif.

 

PHOTO © Editions Gallimard – Francesca Mantovani