Le Groupe Lépine a une histoire de 300 ans ! Créé à Lyon en 1714 par des rémouleurs suisses et repris en 1988 par Patrick Pfaifer, le Groupe Lépine, spécialiste des prothèses médicales est désormais piloté par les fils Pfaifer, Valentin et Rodolphe, qui ont poursuivi une stratégie de développement basée sur l’internalisation de toute la chaîne de valeur. Entretien avec Valentin Pfaifer.

https://www.youtube.com/watch?v=yb2MjFY3vzs

Pourquoi avoir choisi d’internaliser l’ensemble des métiers ?

Deux raisons ont guidé notre politique d’internalisation. Tout d ‘abord, c’est une question de sécurité. Avoir la maîtrise et le contrôle du process et des composants, de A à Z, nous permet d’être sûr de la qualité et de la fiabilité de nos produits. Ensuite, gérer toute la chaîne de valeurs, c’est pouvoir maîtriser ses coûts et sa réactivité. Face à nos concurrents, nous bénéficions ainsi de marges de manœuvre. Nous sommes donc plus flexibles que les entreprises qui font appel à la sous-traitance.

Avec 4 sites de production, trois en France et un en Allemagne et 500 collaborateurs, le Groupe Lépine maîtrise aujourd’hui toute la chaîne de valeur et tous les métiers : la fonderie, la forge, la plasturgie, la conception, le contrôle avec un laboratoire de tests, la mise en série, le marketing, la vente, la logistique…Pour chacun des métiers, des investissements importants ont été réalisés. De nombreux postes de travail ont été automatisés et robotisés. Nous avons modernisé les outils de production sur tous les sites pour améliorer notre productivité. Mais aussi la fiabilité de la répétabilité, aucun écart de fabrication ne peut être toléré dans notre métier !

Comment abordez-vous l’innovation dans votre entreprise ?

Les contraintes réglementaires et les contrôles se multiplient et laissent une place restreinte à l’innovation qui est cependant vitale pour notre pérennité. Nous venons de sortir une nouvelle prothèse de genou, baptisée Kneo. Proposé dans un très grand nombre de tailles, ce produit s’adapte à différentes écoles chirurgicales. Il est vendu avec un système d’instrumentation qui limite les gestes opératoires et donc les risques d’infection. Le chirurgien peut ainsi travailler avec de bonnes bases et dans de bonnes conditions. Quant au patient, il récupère bien plus vite. Par ailleurs, nous allons prochainement commercialiser un nouveau matériel d’instrumentation à usage unique, destiné à remplacer les ancillaires parfois difficiles et longs à nettoyer. Utiliser des instruments neufs à chaque opération évite les risques de contamination croisée. Et paradoxalement, ce n’est pas plus coûteux que du matériel pérenne, si on prend en compte la consommation d’eau et de produits nettoyants nécessaires.

Quelles sont les perspectives du Groupe Lépine ?

Nous voulons prendre une position importante à la table des ETI et faire face aux géants mondiaux du marché, quatre groupes américains qui couvrent 75% de l’activité. Le fait d’être seuls actionnaires de notre entreprise et seuls aux manettes nous permet de nous concentrer sur une vision à long terme, de faire des projets pour le futur et de consolider la pérennité du Groupe Lépine. Et puis pour franchir un pas plus rapide, nous étudions toutes opportunités de croissance externe !

 
Acteur de référence dans l’orthopédie, le Groupe Lépine distribue ses produits, prothèses de hanche, de genou et de pouce, en France, mais aussi à l’international, où il réalise désormais près de 50 % de son activité, au travers de ses six filiales de distribution implantées en Italie, Espagne, Allemagne, Algérie, Maroc, Colombie, l’Amérique du Sud représentant la moitié des ventes à l’export.
 
Chiffres clés :

  • 50 M€ de CA
  • 500 collaborateurs dont 200 à Genay (69)
  • Plus de 200 000 produits par an dont 180 000 implants stériles
  • Un bâtiment de 20 000 m² de bureaux et locaux industriels à Genay