Montée en puissance du numérique, de la robotisation, de l’automatisation, des big data… la production industrielle du Groupe SEB s’adapte à la mutation des technologies. Mais les compétences ne sont plus désormais exclusivement techniques, elles relèvent également du savoir être. Le point avec Dan Abergel, Directeur des Ressources Humaines France du Groupe SEB et Laurent Ruhlmann, Directeur de la Performance Industrielle

Quels sont les impacts de la mutation de l’industrie sur les compétences au sein du Groupe SEB ?

Dan Abergel, Directeur des Ressources Humaines France

Nous sommes aujourd’hui dans une logique de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Nous devons réfléchir en même temps aux compétences d’aujourd’hui et à celles de demain, en y intégrant la stratégie de développement du Groupe mais également l’évolution de l’industrie de façon plus générale. L’industrie vit actuellement des sauts techniques importants mais pas forcément révolutionnaires. Aujourd’hui au sein du Groupe SEB, nous préférons parler d’industrie du présent plutôt que d’industrie du futur. Le futur est déjà là.

L’évolution technologique n’est pas le sujet, ce sont les hommes et les modes de management qui sont au cœur du process de production. Ainsi les évolutions des compétences attendues dans le Groupe seront de l’ordre technique bien sûr mais surtout managérial avec une nécessité de forte transversalité. Car le Groupe SEB doit faire face à un enjeu très spécifique : la diversité de ses produits. Nous avons 40 usines dans le monde dont 10 en France, chacune avec son histoire, ses produits et ses process de fabrication.

Pour faire face à ces enjeux, nousLaurent Ruhlmann, SEB avons mis en place une politique volontariste de formation, plus de 6% du budget est consacré à la formation en France.

Laurent Ruhlmann, Directeur de la Performance Industrielle

En plus de la diversité des produits fabriqués par le Groupe SEB, il faut avoir entête que notre société de consommation est entrée dans l’ère de la customisation. Donc finie la production de masse ! Nos produits sont désormais fabriqués en petites et moyennes séries. Cette évolution a des impacts importants sur les process de fabrication. Une série peut être réalisée en 2 heures seulement. Les équipes doivent être en capacité de changer rapidement le process de production pour passer d’une série à une autre.

Dans une industrie qui traverse des évolutions fortes, quel rôle pour les managers de production dans le Groupe SEB ?

LR

Nous vivons aujourd’hui une évolution significative du fonctionnement industriel. Les organisations sont en mouvement permanent. L’automatisation, la robotisation, le digital bousculent les savoir-faire mais aussi les savoir-être. La production industrielle exige plus d’agilité, plus de transversalité, plus de capacité à apprendre. Les modes de management deviennent plus transversaux.

Dans ce contexte, le métier de manager en production est essentiel, voire stratégique pour le Groupe SEB. Nos managers de proximité maîtrisent parfaitement les compétences techniques, mais les nouveaux outils de production nécessitent de nouvelles compétences qui relèvent davantage du savoir-être. La façon d’utiliser une machine n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a quelques années. Aujourd’hui le tourneur fraiseur doit aussi savoir paramétrer des outils digitaux. Un bon manager de production est dans l’anticipation, la transmission et la formation. Il doit accompagner son équipe sur les nouveaux outils, en se positionnant en leader et en même temps en coach, avec l’ambition d’améliorer en permanence la performance globale de l’équipe. 6 axes clés contribuent à cette performance au niveau du Groupe : la santé sécurité, la qualité, le coût, le délai, l’implication des collaborateurs et l’environnement.

Quels sont, d’après vous, les impacts de la numérisation sur le management de proximité ?

DA

C0053T01Hier, le manager de production était le seul à détenir l’information. Aujourd’hui sur une ligne de production, l’information est partout, les données se multiplient et elles sont partagées par tous, en temps réel via des écrans de contrôle. Avoir connaissance de l’information, c’est bien, mais il faut surtout savoir l’exploiter, la partager au bon moment. Ce traitement de l’information concerne tout le monde. Dans ces organisations apprenantes, le rôle du manager de proximité est clé : c’est lui qui doit former ses collaborateurs à l’exploitation de ces données.

LR

L’enjeu des bigs datas est au cœur du sujet de production. Les exploiter pour optimiser la production en temps réel sans être noyé dans la multitude d’informations générées est clé. L’approche digitale ouvre une nouvelle dimension de la productivité. Pour gagner en performances, il faut savoir exploiter les données mais aussi veiller à la continuité de l’information. Chaque poste est en interactivité avec les autres postes, le lien de communication ne doit pas être interrompu. Tous les métiers sont concernés par cette maîtrise de l’information.

Chiffres clés :

  • CA 2018 : 6 812 M€
  • 33 600 collaborateurs dans le monde dont 5 800 en France
  • 29 marques
  • Près de 30 000 personnes formées dans le monde