Hortense, tout juste 19 ans, est en alternance en bac pro chaudronnerie … elle adore l’athlétisme mais elle a aussi une autre passion : le métal. Elle est fascinée par le travail sur le métal et sa transformation. Très libre et sans préjugés, elle se sent à sa place en tant que femme dans les ateliers de son entreprise. Elle aimerait que les parents soient plus ouverts aux métiers manuels… des métiers qui selon elle construisent le monde.

Pourquoi avoir choisi un métier manuel ?

Tout d’abord, parce que je suis manuelle. Au départ, je voulais être médecin, parce que j’aime beaucoup l’anatomie humaine, c’est très lié au sport. Et en fait ce sont mes parents qui m’ont poussé vers un métier manuel en me disant que ça me correspondait bien et qu’il y aurait toujours du travail dans ces métiers. Lorsque je dis que j’ai fait un bac pro, on me répond toujours ‘mais comment tes parents ont-ils réagi ?’… Quand je dis que ce sont eux qui m’ont conseillée, c’est toujours la surprise.  J’ai eu la chance d’avoir des parents très ouverts. Il faudrait que tous les parents soient plus ouverts sur les métiers manuels. Il en faudra toujours pour construire le monde… Et puis ce sont souvent des métiers amusants, le temps passe vite quand on travaille en chaudronnerie.  On ne s’ennuie jamais.

Tu as commencé dans la menuiserie, comment es-tu passé du bois au métal ?

Je me suis d’abord dirigée vers la menuiserie avec un bac pro. Mais je n’ai pas accroché. Lors de mon stage, je ne faisais pas grand-chose à part coller du stratifié pour des cuisines.  Aujourd’hui c’est rare de travailler avec du bois brut car la demande du mobilier est plus forte en dérivé du bois (mélamine, contreplaqué). Des camarades de classe m’ont ensuite donné envie d’essayer la chaudronnerie, il y avait une journée d’essai à l’iri. Les ateliers et ce qu’on a réalisé m’ont beaucoup plu. Mais ce qui m’a le plus intéressé, c’est le métal et ses capacités de déformation. C’est encore plus passionnant que le travail du bois qui est un matériau dur. Il faut rouler des cercles de métal, souder des tôles avec une certaine force physique et tout ça me plait beaucoup.

Aujourd’hui, tu en es où ?

Je suis en bac pro chaudronnerie en alternance. Je travaille pour l’entreprise SMSF à Vaulx en Velin. Ils fabriquent des grosses pièces nucléaires pour l’armement, mais aussi des pièces destinées aux écluses du Rhône pour la CNR.  J’adore travailler sur des grosses pièces notamment pour l’armement. Je me dis que je contribue à la construction de pièces pour le pays. C’est valorisant de fabriquer des pièces qui ont du sens. J’ai un vrai sentiment de fierté.

Et la place de la femme dans l’industrie, tu la vis comment ?

Je la très vis bien, même si j’ai eu quelques réflexions en menuiserie. D’une façon générale, j’ai toujours été bien accueilli.  Depuis toute petite, je suis habitué à côtoyer des garçons. J’ai toujours eu des amis garçons parce que j’aime le sport Mais il faut montrer qu’on est là. Il faut faire sa place et surtout il faut qu’on arrête de dire que tel métier est réservé aux filles et tel autres aux garçons. Dans ma famille, il n’y a jamais eu de préjugés. J’ai toujours fait ce que je voulais. Il faut montrer qu’il y a des filles dans l’industrie, que ce n’est pas un milieu de brute. Il faut casser cette image.

Et demain, tu te projettes comment ?

Demain, j’aimerais beaucoup pouvoir entrer dans l’armée pour faire du sport et pour y pratiquer mon métier de chaudronnerie.  La carrure militaire, travailler pour son pays, avoir une posture bien droite… tout ça me plait.

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