
Kickmaker est une agence d’industrialisation de produits high-tech, née il y a 5 ans de la rencontre de 3 passionnés d’high-tech. Ils avaient observé que les startups, mais aussi les grands groupes rencontraient très souvent des problèmes d’industrialisation. Aujourd’hui, avec 150 collaborateurs engagés, trois agences en France, et une agence en Chine, l’entreprise prend son envol et participe à la reconquête industrielle ! Rencontre avec Romain Queyrel, le responsable de l’agence lyonnaise.
Qu’est-ce que vos clients trouvent chez Kickmaker qu’ils ne trouvent pas ailleurs ?
Romain Queyrel : Nous intervenons en R&D, en tant qu’agence d’industrialisation et d’innovation produit pour réaliser des prototypes, des petites séries mais aussi pour travailler sur les process industriels des grandes séries afin de préparer la production de produits high-tech. Nos clients sont essentiellement des startups et des grands groupes mais nous collaborons aussi des PME et des ETI. Les besoins sont différents. Les startups ont finalisé leur démonstrateur, les financements sont trouvés et ils ont besoin de produire en série. Les grands groupes viennent nous voir pour des projets stratégiques d’innovation qui sortent de leur process habituel. Nous démarrons avec eux souvent en amont, en workshop, en brainstorming technique pour valider la faisabilité d’un concept et stimuler l’innovation.
Et c’est vous qui avez dessiné les contours de votre métier ?
Nous proposons une palette de services complets et complémentaires pour l’industrialisation d’un produit high tech avec trois métiers : la mécanique, l’électronique et le logiciel. L’intérêt pour nous est de garder l’équilibre entre les trois métiers pour avoir une approche globalisante des projets. Nous avons développé en parallèle une expertise en IA pour aborder notamment les sujets de maintenance prédictive. Enfin, nous proposons un accompagnement sur la certification, un paramètre essentiel de l’industrialisation de produits. Nos ingénieurs ont une grande expertise sur les problématiques de certification du monde entier. Ils identifient très en amont les règlementations auxquelles les produits vont être soumis pour permettre de mettre au point des process d’industrialisation adaptés. Par exemple, nous avons travaillé pendant 24 mois sur la certification du robot NAO humanoïde qui a été commercialisé dans 24 pays.
Kickmaker contribue également à la reconquête industrielle du territoire français ?
Depuis le lancement du plan de relance, nous avons une très forte activité avec un taux d’occupation de notre micro-usine urbaine proche des 100%, ce qui est très rare pour un bureau d’études. A Lyon, nos effectifs ont été multipliés par deux en une année. Les clients qui avaient gelé leurs projets pendant la crise sanitaire les ont depuis relancé avec une ambition forte et la volonté d’aller vite. Il y a aussi de plus en plus d’entreprises qui viennent nous voir pour qu’on les aide à relocaliser leur production industrielle. Notre agence de Shenzhen est un levier précieux. Nos collaborateurs peuvent travailler sur la relocalisation de la production en réalisant une première approche du produit et des process, afin d’organiser la montée en compétence en France sur le site de relocalisation. Enfin, nous implantons des micro-usines urbaines couplées à nos agences d’industrialisation sur le territoire français afin d’être au plus proche des écosystèmes tech et industriels locaux.
Mais votre métier, vous l’exercez avec des partis pris ?
Nous travaillons sur deux thématiques importantes pour nous : le fabriquer local et l’éco-conception. Le fabriquer local, nous le développons grâce à nos micro-usines et notre vaste réseau de partenaires industriels. Nous cherchons à maintenir sur le territoire français et le plus longtemps possible le développement et la production des produits high-tech. En parallèle, nous travaillons également sur l’éco-conception des produits. Cela consiste notamment à intégrer des notions de réparabilité, concevoir de façon ingénieuse les produits afin de réduire le nombre de composants utilisés ainsi que la matière première, et prendre en compte dans le développement la notion de cycle de vie produit. Nous sommes force de proposition auprès de nos clients sur ses sujets.
Je crois que vous avez une approche du management un peu particulière ?
Kickmaker est une communauté de talents passionnés par l’industrialisation de projets high-tech. Nos ingénieurs choisissent leur projet en fonction de leurs affinités. Nous avons une organisation très horizontale et par projet, très proche de celle des startups. On se fédère autour de valeurs fortes qui doivent avoir du sens pour chacun : passion, excitation, bienveillance. Le bouillonnement est permanent chez nous, stimulé par une émulation collective et beaucoup d’entraide à tous les niveaux.
Quels sont vos principaux projets en cours à Lyon ?
Aujourd’hui, nous avons 50 projets en cours sur toutes nos agences. Au sein notre de la KAL (Kickmaker Assembly Line) lyonnaise, sur le site de Bel Air Camp, nous avons travaillé pour LUNII une startup parisienne qui a conçu une fabrique à histoires pour les enfants. Jusqu’alors fabriquée en Chine, nos ingénieurs ont reconçu la fabrique à histoires pour permettre une relocalisation de sa production en France. Le temps d’assemblage a été grandement réduit, en diminuant notamment le nombre de vis de 16 à 4. Le nombre de PCB a également été réduit et un travail sur la matière a été réalisé pour que celle-ci puisse être recyclable.
Un autre projet qui occupe beaucoup nos équipes, la V2 de l’Angell Bike, un vélo électrique 100% français. Marc Simoncini était venu nous voir pour la V1 avec un dessin de de Ora ïto, des concepts et des idées. Nous avons réalisé un Proof of Concept et élaboré l’industrialisation jusqu’au transfert chez SEB en charge de l’industrialisation. Nous avons travaillé sur le design, le système électrique avec une volonté d’écoconception pour limiter la consommation de matière. La collaboration avec le groupe Seb, spécialiste de l’aluminium a été fructueuse et e lancement de ce vélo, un vrai succès !
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