
De l’industrie agroalimentaire, au pilotage de l’AIRM, le parcours de Marie Buffin, directrice de l’AIRM a été riche d’expériences et de métiers. Elle partage aujourd’hui ce parcours en perspectives des passerelles à créer avec UIMM LYON-France au service de l’industrie, de ses métiers et des territoires.
Marie Buffin, vous êtes la directrice de l’AIRM depuis juillet 2018, quel a été votre parcours ?
Au départ, j’ai une formation d’ingénieur agroalimentaire. Mais après une première expérience en Angleterre dans cette branche, j’ai choisi une autre voie avec des métiers différents, technico commerciale, accompagnement de personnes handicapées ou en recherche d’emploi, formation, conseillère ANPE. Puis, en 2014, j’ai intégré le Pôle Emploi de Meyzieu sur un poste spécifique qui venait tout juste d’être créé : conseiller entreprises. J’ai repris contact avec le monde de l’industrie pour prendre en charge les recrutements sur le secteur dont j’ai découvert toute la richesse : métallurgie, plasturgie, mécanique, chimie, imprimerie etc…Je me suis familiarisée avec le bassin qu’on appelle Rhône Amont et qui regroupe les communes de Décines-Charpieu, Jonage, Meyzieu, Jons, Pusignan, Vaulx-en-Velin.
L’industrie avait un gros déficit de compétences et j’ai rapidement entrepris des actions pour valoriser les métiers industriels avec l’institut des ressources industriels, l’Ecole Boisard ou encore le GEIQ Industrie Rhône. Puis, il a été décidé de créer une convention quadripartite sur l’insertion en avril 2018 entre le Pôle Emploi Meyzieu, l’AIRM, la Mairie de Meyzieu et la Métropole de Lyon. A cette occasion, nous nous sommes dits qu’une plus grande proximité terrain entre les entreprises et Pôle emploi était un vrai levier en faveur du recrutement, Je me suis donc installée en avril 2018 en tant que conseillère Pôle Emploi entreprises dans les locaux de l’AIRM.
Comment s’est passée votre installation au sein de l’AIRM en tant que conseiller entreprise Pôle Emploi ?
Le mélange des genres a très bien fonctionné. Les entreprises sont spontanément venues chercher un service qu’elles ne sollicitaient pas à Pôle Emploi. Cette organisation permet de visiter plus souvent les entreprises, de mieux les comprendre, de cerner davantage leurs besoins. Nous avions pris le parti de proposer aux entreprises des personnes éloignées de l’emploi, sans autre choix possible avec le discours suivant « Je ne vais pas trouver le candidat que vous cherchez car il n’existe pas, mais je vais vous trouver un savoir être avec des compétences transversales, que l’on va former pour l’adapter à vos besoins ».
En contrepartie, nous leur offrons un vrai accompagnement de proximité. Et ça fonctionne ! Nous avons remis à l’emploi, en CDI ,30 personnes en 8 mois. 25 entreprises ont déposé des demandes de recrutement. C’est un beau succès apprécié des entreprises et sur différents tableaux. Par exemple la distance domicile travail qui au départ était de 22,8 km en moyenne, est de de 8 km pour ces recrutements. Favoriser le recrutement local est finalement la solution qui présente des avantages pour le salarié, moins de frais de déplacement, pour l’entreprise, fidélisation des employés et pour nous tous, moins de pollution.
Quelques mois après votre arrivée, l’AIRM cherchait un nouveau directeur et vous vous êtes positionnée et vous avez eu le poste laissant la place à un nouveau conseiller entreprises Pôle emploi, Comment ça se passe aujourd’hui ?
A Pôle Emploi, j’avais les mains libres pour monter des opérations, mais à l’AIRM, j’ai une marge de manœuvre encore plus importante avec un champ d’actions plus large, la gestion, le commercial, la formation. Une approche globale et une vision multiple. Côté emploi, c’est tellement pratique d’être ici, les possibilités sont démultipliées. Je rencontre des chefs d’entreprise passionnants sur un bassin d’activité riche d’entreprises historiques et très variées
Et vous êtes déjà sur un nouveau projet :
Oui, Vel’Job, un projet mobilité, Nous avions identifié que côté emploi, la mobilité était un vrai frein pour certains candidats. Les transports en commun arrivent bien à Meyzieu mais il faut marcher en général jusqu’à 1,5 km pour rejoindre son entreprise. Avec l’association La p’tite rustine, nous mettons à disposition des salariés ; des vélos recyclés. Ils prennent le vélo le matin à la sortie du tram ou du bus et le reposent le soir au même endroit. C’est une vraie chaîne vertueuse et jusqu’au bout, puisque pour la maintenance des vélos, c’est un prestataire impliqué dans l’insertion qui interviendra.
Côté UIMM LYON-France, pouvez-vous nous parler des pistes de partenariat qui se dessinent ?
Nous voulons créer un lien entre les adhérents de l’UIMM et nos entreprises, pourquoi pas en participant à des évènements que vous organisez comme le Carrefour de la Jurisprudence, en organisant des animations croisées, en relayant mutuellement nos informations ou encore en délocalisant certaines actions de l’UIMM à l’AIRM, des formations par exemple.
Et puis, il y a le dossier de l’attractivité de l’industrie vis-à-vis des jeunes que nous voulons travailler avec l’UIMM. Le diagnostic est posé, nous savons tous qu’il faut faire quelque chose. Pourquoi pas, une action pour présenter les entreprises industrielles de la zone aux jeunes, aux professeurs, aux parents. Nous sommes en train de monter un test auprès de volontaires pour organiser une visite. Et puis ce type de rencontres permet aux entreprises de faire du sourcing pour identifier des potentiels…
L’AIRM est une association créée en 1965 par des chefs d’entreprises de Meyzieu. Elle s’est étendue ensuite à la ZAC des Gaulnes à Jonage puis aux ZA de Mariage et Satolas Green à Pusignan. Représentant 200 entreprises et 8000 salariés, l’AIRM co-construit avec ses adhérents et ses partenaires une stratégie visant à contribuer à la compétitivité de ses adhérents et au respect de l’environnement par la mise en œuvre de démarches collectives. |