Venu en France en 2016, pour passer des vacances, Nasralli MIJED a fait le choix de rester et d’apprendre l’usinage … Aujourd’hui en BTS CPRP à l’iri*, déterminé à aller toujours plus loin, il fait son alternance à l’Ecole Boisard où il prépare les productions et accompagne les élèves. Ce qui lui plait dans son métier, c’est la précision, la méthode mais aussi le côté astucieux !

Comment es-tu arrivé en France ?

En 2016, nous sommes venus à Lyon passer des vacances avec mon père pour voir notre famille. La ville et le pays m’ont beaucoup plu. J’ai eu envie de rester, j’ai insisté et mon père a fini par accepter. J’allais passer un bac S en Tunisie mais c’était difficile de rentrer dans un lycée. Une de nos connaissances m’a fait découvrir le métier de l’usinage et ses débouchés et il m’a présenté l’Ecole Boisard. Au départ, je n’avais pas trop envie de repartir en CAP mais l’usinage est un métier qu’il faut apprendre dès le début. Donc j’ai fait le choix de la formation continue avec un CAP à l’Ecole Boisard. J’ai continué avec un Bac Pro Usinage. Aujourd’hui, je suis en 2ème année de BTS CPRP à l’iri. Mon entreprise, c’est l’Ecole Boisard.

Ce n’était pas trop difficile de te retrouver à Lyon sans tes parents ?

Au début je suis resté chez mon oncle. J’appelais ma famille en Tunisie presque tous les jours. Petit à petit, je me suis habitué. J’ai fait le choix de l’alternance pour être rapidement indépendant, pour gagner ma vie tout en continuant mes études. Maintenant je travaille en plus de mon alternance dans une station-service, ça me permet de financer mon appartement.

Et puis, l’équipe Boisard a toujours été à mon écoute. Très attentive, elle a toujours été là quand j’avais des problèmes.

Comment se passe ton alternance entre l’iri et l’Ecole Boisard ?

Il faut savoir que l’Ecole Boisard est différente des autres écoles, c’est une école de production. Les élèves passent les deux tiers de leur temps dans l’atelier. Et le travail effectué est très concret et réaliste, puisqu’on répond à des commandes de vrais clients, avec de vraies contraintes de délais, de qualité et avec des professeurs qui nous donnent des consignes et contrôlent le travail. Le tiers de temps restant est consacré à l’apprentissage des matières générales.

Je suis le seul à l’école Boisard en tant qu’alternant. J’accompagne les plus jeunes en fonction de leur besoin. Ils viennent me voir quand il y a une anomalie ou qu’ils ne comprennent pas une étape. Je prépare aussi les productions, je m’occupe des réglages des machines. Et puis je participe volontiers aux portes ouvertes de Boisard. J’aime expliquer ce qu’est l’usinage, j’aime faire découvrir mon métier sur des machines toutes neuves. C’est un métier beau à voir.

Et qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?

J’aime avant tout transformer ce qui est sur un plan en pièce. Ce métier est un mélange de compétences et d’astuces. Cette activité fait appel aux mathématiques et à la physique, je suis bon dans ces matières. Il faut les utiliser pour trouver des solutions qui permettront de fabriquer une pièce. J’aime tous les aspects de mon métier. Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est participer à des projets de A à Z. On part du plan pour obtenir une pièce. Par exemple, j’aime bien démarrer un projet dans le nucléaire et suivre pour voir le travail fini. Le nucléaire est un domaine très précis. J’aime travailler sur la précision des pièces. J’aime la méthode aussi, c’est-à-dire préparer les séries, piloter les réglages. On n’est jamais sur la même chose. J’ai eu aussi l’occasion de travailler sur des machines traditionnelles dans une petite entreprise spécialisée dans l’hydraulique. Seules les machines traditionnelles permettaient de fabriquer les vérins hydrauliques. Ce n’est pas tout le monde qui peut travailler sur ce type de machines. Il faut beaucoup de technicité, c’est très intéressant. C’est à Boisard que j’ai aussi été formé sur ces machines traditionnelles.

Et demain ?

Après mon BTS, je veux continuer en licence pro. Aujourd’hui même si on a des compétences, c’est important d’avoir un diplôme pour avoir accès à d’autres postes. On a plus d’opportunités pour trouver du travail. Après j’aimerai travailler dans l’automobile ou dans les prothèses médicales. C’est des pièces de haute précision avec une qualité de matière exceptionnelle. Les pièces à fabriquer coutent chères. Et il faut être capable de travailler avec précision pour ne pas faire gâcher la matière.

* institut des ressources industrielles 

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