La 2ème étape de l’évolution du dispositif conventionnel de branche de la métallurgie qui portait sur la classification des emplois a abouti le 17 novembre dernier. Guidé par cinq principes, la simplicité, la robustesse, la transparence, l’équité et l’attractivité, l’accord a été partagé avec une majorité des organisations syndicales. Cet élément structurant du dispositif est désormais mis en réserve en attendant d’aborder les autres chapitres : temps de travail, santé / condition de travail, relation individuelle, emploi / formation, …
Focus sur les principaux points de cet accord qui relève de l’innovation sociale.

Un système de classification accessible à tous
Le système de classification, de la métallurgie a plus de 40 ans. Il n’est plus du tout adapté à la réalité industrielle d’aujourd’hui impactée par les nouvelles technologies de production qui ont considérablement fait évoluer les métiers. Le système actuel peut conduire soit à une sous-cotation, soit à une sur cotation des emplois et avoir des conséquences en terme d’équité et de cohérence, d’application des obligations conventionnelles et de rémunérations. . Un seul et même référentiel de cotation va être mis en place pour l’ensemble des métiers et des filières. Une grille unique sous forme de tableau pourra être affichée partout dans l’entreprise. Simple et claire, elle sera compréhensible de tous. Et parce que les métiers et les organisations du travail sont amenés à fortement évoluer dans les années à venir, les appellations « ouvrier », « administratif » et « agent de maîtrise » vont également disparaitre. Il s’agit tout simplement d’un nouveau cadre social de référence pour l’industrie du XXIe siècle.

Un système de classification guidé par la transparence
Le nouveau système des classifications est totalement lié à l’analyse et l’évaluation de l’emploi réellement tenu. Demain, les employeurs seront tenus de rédiger une fiche descriptive d’emploi, après consultation obligatoire du salarié. Il s’agit là d’une révolution majeure. L’employeur va se livrer à un exercice de cotation du poste basé sur un référentiel d’analyse comportant six critères classants. Ensuite, sur chacun de ces critères classants, il devra déterminer le niveau d’exigence du poste sur une échelle allant de 1 à 10. Additionnées, l’ensemble de ces cotations vont correspondre à des classes d’emploi, numérotées de 1 à 18, qui composent à leur tour 9 groupes d’emploi classés de la lettre A à I. L’objectif derrière cela : renforcer la transparence dans le rapport qui lie le salarié et l’entreprise.

Des critères de classement des emplois en phase avec la réalité industrielle d’aujourd’hui
Six critères constituent le système de classification : la complexité de l’activité, les connaissances, l’autonomie, la contribution, l’encadrement /coopération et la communication. Certains de ces critères sont totalement nouveaux. Le critère de la contribution par exemple est une innovation sociale majeure pour l’industrie du XXIe siècle. C’est un message aux nouvelles générations. De même, on parle désormais de connaissances et non plus seulement de diplômes, les certifications professionnelles seront ainsi également reconnues. Alors qu’on parlait avant surtout de niveaux d‘encadrement avec la responsabilité d’équipe, on introduit désormais la notion de coopération, car chacun coopère à son niveau… Enfin la communication devient un nouveau critère classant. Aujourd’hui, on considère que chaque collaborateur doit être en mesure de communiquer avec son environnement de travail immédiat jusqu’au client final.

L’UIMM a testé ce projet de classifications dans plus d’une centaine d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activités, dans toute la France. L’entreprise FAAC France fait partie des 5 entreprises (JTEKT- SAMSON – PARTEC – VISION SYSTEMS) qui ont testé ce dispositif pour UIMM LYON-FRANCE avec des résultats très positifs. Retrouvez ici l’entretien avec Laurie BOTTE, la responsable RH de FAAC.