
La production d’une entreprise peut, pour différentes raisons, subir ponctuellement des baisses d’activité. Le prêt de main d’œuvre à but non lucratif à une autre entreprise constitue un excellent moyen pour éviter de faire appel à l’activité partielle et garder son personnel et ses savoir-faire. Récemment, alors que Nidec Leroy Somer traversait une période de sous-charge d’activité et aurait pu se replier sur elle-même, l’entreprise a fait le choix de prêter main forte à EATON en mettant à sa disposition des collaborateurs qualifiés. Cet exemple d’échange inter-entreprises illustre parfaitement les valeurs fondamentales de solidarité et de coopération mutuellement bénéfiques. Entretien à 2 voix avec les dirigeants des deux entreprises.
Pourriez-vous nous expliquer comment a débuté cette initiative entre Nidec Leroy Somer et EATON ?
Concrètement comment Nidec Leroy Somer a-t-il pu apporter son soutien à EATON dans cette période de surcharge d’activité ?
Mounir AATILLAH : Face à ce constat, nous avons pris la décision de lancer un appel à candidatures afin de mettre à disposition certains de nos collaborateurs chez EATON. Nous avons mis en place des mesures incitatives, telles qu’une prime de mobilité et une prise en charge des frais de transport, pour accompagner les volontaires. Au final, une dizaine de candidats se sont manifestés, parmi lesquels nous avons retenu trois personnes dont les profils correspondaient parfaitement aux besoins d’EATON. Cela nous a paru être une solution gagnant-gagnant : EATON pouvait ainsi faire face à sa charge de travail croissante, tandis que nos collaborateurs avaient l’opportunité de mettre leurs compétences au service d’un partenaire stratégique pour la JV Nidec Stellantis et participer à minimiser les coûts pour l’entreprise. Car dans le cadre du prêt de main d’œuvre, la mise à disposition de salariés est facturée à l’entreprise qui accueille à prix coutant. Côté administratif, le process était plutôt simple via une convention de mise à disposition qui prévoit toutes les conditions et sécurise la démarche.
Et comment EATON a-t-il pu bénéficier de cette collaboration ?
Thierry TRIADOU – Directeur EATON : Pour EATON, cette collaboration a été une véritable bouffée d’oxygène.
Quels sont, au regard de votre expérience commune, les leviers et les éventuels freins à l’activation du prêt de main d’œuvre entre industriels ?
Thierry TRIADOU et Mounir AATILLAH : C’est un système gagnant pour toutes les parties. L’entreprise qui prête ses collaborateurs ne se sépare pas de sa main d’œuvre qualifiée qu’elle aurait du mal à retrouver par la suite et évite d’activer l’activité partielle. L’entreprise qui emprunte les salariés, à l’assurance de disposer d’une main d’œuvre qualifiée et rapidement opérationnelle. Quant aux salariés mis à disposition, ils évitent la perte d’emploi ou d’activité et découvrent en même temps un autre environnement de travail. La principale difficulté de ce type d’opération est qu’il faut faire coïncider l’offre et la demande dans le temps bien déterminé.
Vous êtes intéressé ? Rendez-vous sur https://www.lindustrie-recrute.fr/recruteur/, une interface qui permet de faire savoir à la communauté industrielle que vous avez la possibilité de mettre à disposition du personnel ou au contraire que vous souhaitez en emprunter.