L’industrie doit aujourd’hui relocaliser ses activités, ce serait une question de souveraineté et d’emploi… Oui mais… pourquoi et comment les industriels doivent-ils répondre à cette injonction de l’Etat ? C’est pour les aider qu’UIMM Lyon-France vient de créer un nouveau groupe de travail « Produire et acheter en France ». Constitué de dirigeants industriels, il se met au service de toute la communauté. Présentation avec Stanislas Lacroix membre du groupe de travail et Président du Groupe Aldes.

Tout le monde partage l’importance de saisir l’opportunité de la crise actuelle pour réinterroger notre politique industrielle. Il faut aller vers plus de création de valeur et d’emploi en France. Mais la relocalisation s’avère complexe à mettre en œuvre. Une quinzaine de dirigeants industriels ont décidé, avec UIMM Lyon-France de réfléchir ensemble aux moyens nécessaires aux entreprises pour franchir le pas.

 Relocaliser, c’est changer de paradigme

« Au-delà des aspects concrets, relocaliser, c’est forcément changer de vision sur le monde, changer de paradigme sur la création de valeurs, ce qui n’est pas si évident pour nous, dirigeants » explique Stanislas Lacroix. La sensibilisation au sujet et la pédagogie seront donc les premières priorités du groupe de travail. « On dit aux industriels de relocaliser, de remettre de la proximité dans les pratiques achat. Mais la question est, pourquoi il faut relocaliser et comment s’y prendre. Notre groupe de travail doit aider les entreprises à comprendre et analyser leur contexte, à peser leurs risques, à transformer l’intention en faisabilité, et à passer à l’acte » poursuit Stanislas Lacroix. 

Un mode d’emploi et une boite à outils

Lors de la première réunion qui a eu lieu fin septembre, trois axes de travail ont été identifiés. Tout d’abord, l’accompagnement des dirigeants sur la voie de la relocalisation avec une méthode et des outils. « Une fois que le dirigeant s’est décidé, il doit reconstruire son réseau de partenaires et de fournisseurs, sa chaine d’approvisionnement, il doit retisser les compétences nécessaires aujourd’hui insuffisantes, voire inexistantes en France, il doit trouver les techniques adaptées. C’est une véritable boite à outil que nous devons lui proposer. »

Faire évoluer le regard et les pratiques de l’acte d’achat

Un travail devra également être mené auprès des donneurs d’ordre. Premièrement, il va falloir les amener à changer leur regard sur les filières et les enjeux afin de construire ensemble des modes de fonctionnement nouveaux. Mais pour Stanislas Lacroix, dans une relation d’achat, les deux parties sont impliquées au même niveau : « On ne peut pas tout faire porter à l’acheteur. Nous devons questionner nos pratiques, communiquer différemment avec notre donneur d’ordre. Nos commerciaux doivent avoir la capacité à dépasser la simple relation technique pour aller vers une démarche d’écoute, de conseil et de vente». Enfin, le troisième axe de travail du groupe concerne la culture du court-termisme et focalisée uniquement sur le prix, des acheteurs et des vendeurs qui doit nécessairement évoluer si on veut que la relocalisation fonctionne et porte ses fruits rapidement.

 

« Il existe peu de lieux qui permettent de s’ouvrir largement à son environnement. On reste bien trop souvent dans l’entre soi, ce qui ne permet pas de comprendre les autres acteurs et de connaître leurs savoir-faire. C’est quand on s’ouvre aux autres qu’on devient créateurs d’idée. C’est aussi sur ce point que l’UIMM peut nous aider pour aborder ce nouveau virage. » conclue Stanislas Lacroix.