Pme innovante, actionnariat 100% familial, pilotage assuré par la 3ème génération, Santos est le leader mondial du petit matériel électrique professionnel avec ses solutions de bar à jus. Il surfe sur les nouvelles tendances alimentaires pour se développer dans le monde entier. Aurélien Fouquet, président et petit-fils du fondateur nous raconte la saga Santos.

Tout d’abord que signifie le nom Santos ?

C’était le 1er port d’exportation du café du Brésil lorsque André Fouquet, mon grand-père a créé l’entreprise en 1954. Il était mécanicien dans l’aviation avec une passion, les moteurs électriques. Un vrai « Géotrouvetout » à l’époque des 30 glorieuses. Il a conçu son premier produit, un moulin à café électrique à partir du moulin mécanique Peugeot sur lequel il a raccordé un moteur électrique. Puis, il a développé des savoir-faire autour de la fonderie aluminium et bien sûr autour du moteur électrique. Dans la foulée, d’autres produits ont vu le jour : une râpe à fromage, un presse citron… L’entreprise s’est positionnée exclusivement sur le marché professionnel de la Restauration Hors Foyer dans les années 60 avec des produits très résistants, à base de métal essentiellement, à la différence de Seb ou Moulinex qui ont fait le choix à l’époque de la plasturgie.

Quel est le positionnement de Santos, aujourd’hui ?

Nous sommes toujours spécialisés dans la petite et moyenne série pour le marché professionnel RHF avec 3 gammes : la gamme préparation culinaire comprenant des hachoirs à viande, des râpes, des coupes légumes … , la gamme moulins à café et enfin la gamme boissons fraîches avec des presses agrumes, blenders, broyeurs à glaçons, extracteurs de jus, centrifugeuses, gamme sur laquelle nous sommes leader mondial… Et nous avons largement développé l’export que mon père avait initié lorsqu’il a repris l’entreprise dans les années 80. Nous sommes aujourd’hui présents dans 130 pays, dont la Chine, un marché qui monte en puissance.

Les habitudes alimentaires évoluent, comment Santos aborde les nouveaux marchés qui émergent ?

Nous sommes sur un marché qui explose avec la montée en puissance du bien manger, du boire sainement, des régimes végétariens, des cures de détox…  Nous avons adapté nos produits avec de nouveaux extracteurs de jus et notamment des appareils à extraction lente avec lesquels on fait des jus verts à base de divers fruits, légumes et herbes …  . L’extraction à froid permet d’obtenir des boissons avec moins de sucre, plus de nutriments, plus d’antioxydants. Pour finaliser ces produits nous avons mis en place un partenariat avec l’ISARA mais aussi des naturopathes. Notre avantage concurrentiel, c’est la garantie pour le marché professionnel d’obtenir, avec nos machines, des jus de très grande qualité.

Vous avez une production pratiquement à 100% française, comment est-elle organisée ?

Les pièces de nos machines sont issues à 80 % de la région Auvergne Rhône Alpes et à 99.9% de la France. Le bassin industriel lyonnais avec ses fonderies, sa plasturgie, son savoir-faire en termes de mécanique est une force pour nous. Nous sous-traitons la fonderie et avons conservé les savoirs faire stratégiques : le bureau d’études, la recherche & développement, la mise au point moteur, l’assemblage moteurs, la stratégie d’innovation. Côté automatisation de la production, nos process se rapprochent de ceux d’une bijouterie. La flexibilité est impérative et la robotisation difficilement envisageable à court terme.

Santos est un des plus gros déposants de brevet de la région, pourquoi ?

L’innovation fait partie de l’ADN de Santos. Nous commercialisons un nouvel appareil ou une évolution produit par an. Dans le passé, nous avons été très souvent attaqués sur la création produit et la contrefaçon. Désormais nous anticipons et nous nous protégeons en déposant systématiquement des brevets. C’est important quand on fait 80% de son business à l’export.

C’est la 3ème génération des Fouquet qui est à la tête de Santos, comment l’entreprise est-elle organisée ?

Nous pilotons l’entreprise à deux, avec mon frère Nicolas. Lui est ingénieur de formation alors que moi, j’ai un parcours commercial. Cette complémentarité est essentielle. Elle nous permet d’avoir en même temps, la vision marché et la vision technique. Nous gagnons ainsi beaucoup de temps sur le développement. Je détecte les tendances et mon frère vérifie la faisabilité de leur mise en œuvre et leur rentabilité.

Quels sont vos prochains enjeux ?

Nous faisons également le pari de la jeunesse et de la féminisation de nos effectifs, même si nous comptons déjà beaucoup de jeunes et de femmes parmi nos collaborateurs. Parallèlement, nous allons continuer à répondre aux nouvelles tendances alimentaires, poursuivre sur la voie de l’innovation, adapter nos outils industriels aux enjeux de demain, créer de l’emploi en local et de la valeur, travailler sur la pénibilité, …en synthèse, préparer l’industrie de demain. Notre grande chance est d’être indépendant et de faire nos choix selon nos convictions.

Chiffre clés

  • 18 M € de CA
  • 80% à l’export dans 130 pays (Asie et Moyen orient)
  • 45 salariés basés à Vaulx en Velin
  • 2000 à 3000 revendeurs en France
  • Plusieurs centaines d’importateurs dans le monde

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