16 ans après sa reprise, SDC est un acteur incontournable des outillages pour presse à injection du caoutchouc. L’international et la mutation de son activité vers le conseil sont les 2 enjeux forts de Christophe Chamel, Président de SDC, qui veut réinventer la chaîne de valeurs de son métier pour le rendre attractif.

Vous évoluez sur un marché spécifique, pouvez-vous nous parler de votre offre ?

DSCF0079SDC fabrique des moules en métal pour l’injection de caoutchouc ou silicone. Nous sommes cinq acteurs en France à détenir le savoir-faire et la technologie. Nous fabriquons des moules pour les grandes séries avec des exigences fortes en termes de précision, de rentabilité et de rapidité. Nous intervenons de la conception du moule à sa maintenance. Nos clients ? L’industrie automobile pour 80 % de notre production mais aussi d’autres secteurs. Le moule de la célèbre Sophie la Girafe sort de notre atelier.

Quels sont vos principaux enjeux ?

Christophe Chamel SDC

Alors qu’il y a quelques années, notre activité était souvent délocalisée, nous assistons aujourd’hui à un retour de la production sur notre territoire. Des marchés s’ouvrent à nous au niveau mondial et notamment en Chine. Parallèlement le métier de SDC évolue. De métier résolument technique, il intègre de plus en plus le conseil et l’accompagnement. Nos clients ont de fortes attentes sur la conception des moules, c’est une question de rentabilité de leur production. Un kg de caoutchouc varie de 3 à 20 €. Et plus les pièces sont petites, plus les déchets sont importants. Une conception de BCR (blocs à canaux régulés) à la technique de réduction du déchets et optimisation équilibrage des flux matière au plus près des empreintes. Nous sommes deux en France à détenir l’expertise sur l’optimisation des déchets du caoutchouc.

Comment allez-vous relever ces enjeux ?

Nous venons de recruter un directeur technique et commercial, Sylvain Kommer qui pilotait la mise au point de process industriel chez un de nos clients, un grand groupe américain. Avec ce recrutement, notre nouvelle stratégie se concrétise. L’objectif est de s’appuyer sur son expertise commerciale et technique pour nous développer à l’international. En ce qui concerne l’accompagnement et le conseil, là encore l’apport de Sylvain Kommer va être précieux. Nous venons d’acheter une presse à injection pour finaliser la mise au point des outillages et le contrôle qualité. Elle va nous permettre de gagner du temps de fabrication, de limiter les déchets et d’être force de proposition auprès de nos clients. Mais ce nouveau matériel doit aussi stimuler nos innovations.

 

Face à l’enjeu des compétences, quelle est votre stratégie ?

Aujourd‘hui, sur les 10 personnes qui travaillent à l’atelier, 8 ont plus de 55 ans. Ce sont des savoir-faire uniques qui vont bientôt partir à la retraite et qui doivent passer le relais avant. Mais nos métiers peinent à attirer les jeunes. A nous de réinventer une chaîne de valeur ! La numérisation croissante des outils de production est une vraie chance pour nos métiers. Aujourd’hui 50 % du travail se fait en préproduction CFAO et 50% sur la machine en elle-même. Nous pouvons proposer un travail plus intéressant aux jeunes. La robotisation de notre outil de production nous aide aussi. Nous allons aussi investir d’ici 2 à 3 ans dans un bras à robot pour remplacer les tâches répétitives ou difficiles. L’enjeu RH va de pair avec l’enjeu de l’internationalisation. Il nous faut un flux de travail pour mettre en œuvre notre nouvelle approche RH. Et pour nous aider à répondre à cet enjeu, nous avons fait appel à l’Institut des Ressources Industrielles, le centre de Formation d’UIMM LYON-FRANCE.

 

Nous sommes en train de renouveler nos méthodes de travail. Par exemple, un écran tactile pour visionner des fichiers 3D vient d’être installé au cœur de notre atelier. Il va nous permettre d’animer nos réunions avec nos collaborateurs qui deviendront véritablement acteurs. Ils échangeront avec leurs collègues sur leurs dossiers et ils communiqueront en direct par web cam avec les clients. Aujourd’hui la haute compétence de nos collaborateurs est une grande force, mais elle a un revers, nos collaborateurs travaillent en grande autonomie et nous avons besoin de retours d’informations. Ce flux d’informations est essentiel pour mutualiser nos forces et faire face aux exigences des clients et pour préparer aussi le passage de relais.

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