Sedatelec, fabricant de matériel médical, est à l’origine des dispositifs nécessaires au déploiement de l’Auriculothérapie. C’est une entreprise originale par son histoire, ses valeurs et ses produits que nous vous proposons de découvrir avec Thierry Garaboux, son dirigeant.

L’histoire de Sedatelec est intimement liée à celle de l’Auriculo découverte par le Docteur Paul Nogier, pouvez-vous nous la raconter ?

Neurophysiologiste passionné d’Acupuncture, d’homéopathie et de psychologie, le Dr Paul Nogier mit en évidence que des points particuliers sur le pavillon auriculaire correspondaient à des organes ou systèmes et que leur localisation correspondait à l’image d’un fœtus inversé. Cette représentation, aujourd’hui reconnue dans le monde entier, est à la base de la pratique de l’Auriculothérapie qui peut soulager la douleur, mais aussi intervenir sur les troubles fonctionnels, les troubles psychiatriques mineurs et les addictions.

Depuis son origine dans les années 70, Sedatelec a collaboré avec le Dr Paul Nogier pour concevoir, fabriquer et commercialiser le matériel nécessaire à la pratique de l’Acupuncture Auriculaire. Ses travaux ont permis de mettre en évidence que ces points présentaient une caractéristique électrique particulière, et Sedatelec s’est chargé de développer un dispositif permettant de les caractériser par des mesures différentielle d’impédance.

Dans cette dynamique Sedatelec est à l’origine de nombreuses innovations telles que

  • l’ASP, aiguille semi-permanente logée dans un injecteur plastique,
  • l’aiguille d’Acupuncture stérile à usage unique,
  • la détection différentielle utilisée dans les détecteurs de points d’Acupuncture,
  • la stimulation laser pulsée, en relation avec les fréquences de Nogier,
  • un émetteur électronique « moxa-like » pour la moxibustion.

Mêmes si les brevets qui avaient été déposés à l’époque par Sedatelec sont tombés dans le domaine public, il y a toujours très peu d’acteurs sur notre marché, on les compte sur les doigts d’une main.

La mission de Sedatelec va au-delà de la production de produits, comment la définissez-vous ? et quelle est votre offre aujourd’hui ?

Nous voulons accompagner le développement des médecines complémentaires, avec un objectif, apporter à tous des solutions technologiques de qualité, innovantes et non médicamenteuses.

Pour ce faire, notre bureau d’étude travaille en étroites collaborations avec les praticiens afin de concevoir les dispositifs de demain.

Nous proposons aujourd’hui trois lignes de produits, les aiguilles semi permanentes (ASP qui est une marque déposée) pour l’auriculothérapie, des appareils électroniques de détection et de traitement et des petits instruments divers pour l’acupuncture et d’autres médecines complémentaires.

Toute notre production sort de notre atelier d’Irigny: l’assemblage des appareils mais aussi la fabrication des aiguilles pour lesquelles nous sommes équipés d’une salle blanche. 7 millions d’ASP sont produites chaque année sur nos moyens automatiques !

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Quels sont les freins auxquels vous êtes confrontés et comment les lever ?

Sedatelec est effectivement une petite structure sur un marché de niche qui doit faire face à de nombreux freins. Certes, nous sommes soutenus de plus en plus par l’opinion publique, car il y a de réelles attentes des patients sur les médecines complémentaires. Dans une récente étude, la moitié des français déclarent faire appel à une médecine complémentaire. Mais de nombreux freins subsistent, les médecins, les laboratoires ou encore la législation qui peut faire peur à certains médecins. En fait, notre marché dépend de l’ouverture d’esprit des praticiens. Les médecines complémentaires nécessitent une formation qui reste diffusée de façon confidentielle. Pour que le développement soit significatif, il faudrait former davantage de praticiens. Seule une centaine de praticiens est formée par an et par pays, ce qui est largement insuffisant. Par ailleurs, certains marchés sont plus porteurs et favorables que d’autres aux médecines complémentaires. L’Allemagne est un pays plus ouvert et du côté des USA, nous percevons une montée en puissance progressive de l’auriculothérapie.

Nous dépendons aussi beaucoup de notre réseau de distribution. En France où nous avons monté notre propre filiale de distribution, ACUSHOP, qui fait aussi de la vente en ligne, nous avons doublé notre chiffre d’affaires en 5 ans. Cette stratégie qui s’appuie sur la stimulation du réseau de distribution porte ses fruits. Avec 75% du chiffre d’affaires réalisé à l’export, nous disposons donc d’un fort potentiel de développement via une distribution dynamique.

Comment abordez-vous votre stratégie de développement ?

Nous nous sommes fixés 3 axes stratégiques. Nous voulons tout d’abord optimiser notre rentabilité, comme de nombreuses entreprises. Mais nous voulons aussi contribuer à la reconnaissance de l’efficacité de nos produits via des études cliniques officielles sur nos dispositifs. Enfin, nous sommes persuadés que notre développement passe aussi par l’innovation. Depuis le Docteur Paul Nogier, il y a eu peu d’innovations sur le marché. Mais avec la montée du digital et des nouvelles technologies, nous pouvons imaginer d’autres fonctionnalités pour nos produits. Pour nous accompagner dans cette démarche, nous voulons à nous associer à des startups.

Nous n’irons pas sur une croissance à deux chiffres, mais la tendance s’annonce de plus en en plus favorable pour Sedatelec.

Chiffres clé :

  • CA 3 M€
  • 20 collaborateurs
  • 75% du CA à l’export dans une quarantaine de pays