Fabricant de joints d’étanchéité pour le marché automobile, SOLYEM ont lancé leur démarche RSE en 2019… Une démarche pour « se reconstruire sur des bases solides et affirmer sa pérennité ». Tour d’horizon avec Laurence Vankemmel DRH de SOLYEM.

Vous avez fait le choix d’initier une démarche RSE pour SOLYEM  2 ans après le rachat de l’entreprise par le Groupe Zhonding ? Pourquoi ?

Le marché automobile fait face à une importante baisse des ventes des véhicules thermiques et diesel au profit de l’hybride et de l’électrique. En tant que fournisseur des constructeurs automobiles, nous sommes directement impactés. Il y a trois ans, après notre reprise par le Groupe Zhonding, nous sommes entrés en phase de redéveloppement. Nous avons changé de nom, déménagé pour des locaux plus modernes, réorganisé notre production. Avec un objectif, faire face rapidement à la mutation du marché. Il était évident qu’il fallait profiter de cette phase de redéploiement pour mettre en place une démarche RSE qui nous permettrait de repartir sur des bases saines et pérennes.

Mais au-delà, c’est la concrétisation d’une motivation sincère de la direction de l’entreprise convaincue que chaque entreprise est responsable vis à vis de la société, de ses employés, de ses clients, de ses fournisseurs. Le groupe Zhongding, moins familiarisé avec la RSE nous a laissé les mains libres et c’est une vraie chance pour nous.

Quelle méthode avez-vous utilisée pour la mise en place de la RSE ?

La RSE ce n’est pas que l’environnement, c’est aussi la gouvernance, la QVT, la qualité du dialogue social, la communication interne…et même si beaucoup d’entreprises font de la RSE sans le savoir, la RSE est complexe à formaliser avec de nombreuses interactions. Une méthodologie bien cadrée est indispensable pour travailler sur tous les thèmes de la norme ISO 26 000.

Le prédiag RSE proposé par l’UIMM a permis de poser les premières bases en identifiant nos forces et faiblesses au travers de 5 items : la gouvernance et la stratégie d’entreprise ; le social et les RH ; le développement, produits, marchés et services ; la production et son impact environnement et, l’écosystème de l’entreprise. Ensuite, nous avons poursuivi avec l’Agence LUCIE afin de réaliser une évaluation complète. La méthodologie LUCIE repose sur les progrès à réaliser d’une année sur l’autre, un process d’amélioration continue qui nous intéresse particulièrement. Le travail s’effectue sur du long terme avec des points d’étapes annuels qui sont des repères essentiels pour avancer dans la durée.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Nous avons constitué un groupe de travail de 8 salariés représentatifs de tous les services qui se réunit chaque mois. Nous avons travaillé d’abord sur notre écosystème, pour déterminer nos interactions avec notre environnement direct, identifié nos parties prenantes que nous avons priorisé pour nous fixer un plan d’actions. Parallèlement à ce travail d’autoévaluation, nous avons veillé à mettre en place des actions très concrètes comme une enquête de satisfaction collaborateurs en vue d’identifier les actions prioritaires.

Quels sont les bénéfices que vous attendez de cette démarche ?

La RSE, au même titre que le développement durable agit comme un triple levier. Elle a des effets sur l’économique, le social et l’environnement. Nous contribuons à préserver l’environnement tout en veillant à la pérennité de l’entreprise et en contribuant au bon fonctionnement de la société. Gagner en performance financière avec la RSE c’est tout à fait possible. Quand nous limitons notre consommation de ressources pour fabriquer nos produits, il y a des économies certaines à la clé. C’est un vrai cercle vertueux.

En tant qu’industrie de production, quelles sont vos actions en matière d’environnement ?

Il est vrai que notre activité ne sera jamais 100% écolo ! Nous fabriquons des joints avec des matières premières comme le silicone qui sont des composants chimiques. Notre action consiste donc à maîtriser et limiter notre consommation de ressources mais aussi les rejets polluants liés à notre production. Nous réfléchissons également à l’utilisation de produits alternatifs moins polluants et moins consommateurs d’énergie.

Comment vos collaborateurs ont-ils accueilli la démarche ?

L’adhésion de nos collaborateurs au projet s’avère plus délicate que ce qu’on imaginait. Quand on parle RSE, les attentes sont énormes en termes de QVT et de conditions de travail. Il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie. Le pilotage du projet a donc été confié à la DRH. Notre message est d’abord sociétal puis économique. Pour relever le défi environnemental, chacun doit agir à son niveau. C’est plus facile avec les jeunes générations sensibilisées au développement durable. Elles sont très exigeantes vis-à-vis de l’entreprise qui les recrute. Notre faible attractivité « économique » actuelle, est compensée par notre démarche RSE, nos valeurs, la QVT, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle… Travailler sa marque employeur, ce n’est pas que des beaux discours mais aussi des actions concrètes.

Justement quelles ont été vos premières actions ?

Solyem

Nous commençons à engager des relations avec les entreprises voisines, notamment sur une opération Don du sang. En terme de gouvernance/communication, nous avons mis en place un système qui consiste à demander aux opérateurs quels sont les sujets qu’ils souhaitent que l’on aborde lors des réunions trimestrielles d’information. Enfin, nous devons initier un rééquilibrage de nos relations avec nos clients impactés par nos évolutions produits mais aussi avec nos fournisseurs.

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