Spécialisée dans l’instrumentation scientifique, OrigaLys, fondée en 2010 par quatre ingénieurs R&D conçoit des procédés de mesure électrochimique. Elle a fait le pari d’investir dans la formation en alternance. A la clé, une équipe motivée et solidaire, riche de la diversité des cultures accueillies ! Entretien avec Frédéric Dussaut, son dirigeant, qui a accueilli puis embauché cette année deux alternants grâce au GEIQ Industrie Isère Rhône.

Pour recruter, vous avez fait le pari de l’apprentissage des compétences avec une approche très originale, pouvez-vous nous en dire plus ?

Lors de la création de l’entreprise, nous étions quatre ingénieurs avec peu de moyens. La transmission des savoir-faire faisait déjà partie de nos valeurs. Au-delà, nous avons fait le pari que le recrutement d’alternants nous permettrait de stimuler notre développement. Les alternants contribuent à créer leur poste, mais aussi de la valeur en contrepartie de charges limitées. A l’issue de leur contrat, nous leur proposons de rester avec nous. Et nous pouvons même aller plus loin… Lorsque deux des associés sont partis à la retraite, il y a quelques années, nous avons fait le choix d’ouvrir le capital de l’entreprise à hauteur de 10% à 3 jeunes qui étaient en apprentissage chez nous. Aujourd’hui, alors que le 3ème associé prépare son départ, nous envisageons d’ouvrir à nouveau le capital aux nouveaux alternants et d’augmenter les parts des salariés qui sont déjà actionnaires. C’est un excellent moyen pour que les collaborateurs s’impliquent et participent pleinement à la vie de l’entreprise.

Malgré tout et comme de nombreuses entreprises vous peinez à recruter certains profils, quels sont les autres leviers chez OrigaLys ?

Trouver une personne qui a des compétences et qui correspond à nos valeurs n’est pas évident. Alors nous travaillons aussi sur notre attractivité. Nous offrons un environnement propice au bien-être de nos salariés avec la mise en place d’activités ludiques communes mais aussi d’horaires flexibles. L’équilibre entre travail et vie personnelle peut varier en fonction des circonstances individuelles. Les collaborateurs peuvent ainsi concilier vie professionnelle et vie familiale. Enfin, chez OrigaLys, le collaborateur n’est pas un matricule anonyme mais une personne connue et respectée dont la parole est accueillie avec bienveillance. Cette approche nous permet d’attirer de nouveaux talents mais aussi de fidéliser !

Pour recruter de nouveaux alternants, vous avez fait appel aux services du GEIQ Industrie Isère Rhône qui favorise l’insertion de personnes éloignées du marché du travail grâce à des parcours de formations personnalisés en alternance, pourquoi ?

La solidarité est une autre valeur forte d’OrigaLys. Et quand on donne, on reçoit ! Alors nous nous sommes tournés vers le GEIQ (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification) pour donner leurs chances à des personnes en difficulté qui nous le rendent bien aujourd’hui. L’avantage avec le GEIQ 2IR, c’est qu’une personne peut être recrutée par cooptation. La première fois que nous avons recruté avec le GEIQ 2IR, c’était lors d’un job dating. Ce jour-là, la personne que nous avons embauchée, avait 55 ans et était d’origine angolaise. Nous savions que c’était compliqué de trouver un emploi à cet âge-là, mais nous avons décidé de lui donner sa chance et c’était sans regret. Nous avons été agréablement surpris par la qualité des candidats présélectionnés par le GEIQ, leur motivation, leur implication. Nous avons poursuivi, notre collaboration avec le GEIQ et recruté deux nouveaux candidats, Félix Kongolo et Oluwadamilare Adebanjo qui ne maîtrisait pas bien le français. Grâce à notre organisation du travail, elle a pu bénéficier de la flexibilité des horaires et d’une souplesse dans son emploi du temps, ce qui lui a permis de prendre du temps pour apprendre notre langue, se sente à l’aise, intégrée et écoutée. Aujourd’hui ce sont des personnes très impliquées dans leur mission et qui nous « rendent » ce qu’on leur a « donné ». Oluwadamilare Adebanjo et Félix Kongolo ont obtenu leur CQP Assembleur-Monteur. Nous leur avons proposé un CDI, qu’ils ont accepté.

 

PORTRAITS

Felix KONGOLOFélix Kongolo d’origine congolaise est arrivé en France il y a quelques années sans diplôme ni qualification. Il entre chez PSA Peugeot-Citroën à Rennes en tant qu’opérateur de ligne de production. Puis, il arrive à Lyon où avec l’aide de Pole Emploi, il entreprend des démarches pour obtenir une certification dans le monde de l’industrie mécanique. Dans ce cadre, il participe à une information collective avec le GEIQ Industrie Isère Rhône et choisit de rejoindre le parcours d’assembleur-monteur

Aujourd’hui grâce à sa formation dans l’Ecole de Production Boisard puis à ‘Sup’ la Mache, il possède des compétences et un savoir-faire dans l’industrie mécanique.

« Félix a l’expérience de la très grande entreprise avec PSA Peugeot-Citroën à Rennes qui était intéressante dans son profil, ce qui est totalement différent de chez nous. Au sein d’OrigaLys, il a amené ce rythme de l’ETI. Il partage son expérience avec les autres collaborateurs. Quand il est arrivé chez nous, il a commencé à monter les appareils avec une aisance impressionnante. » Frédéric Dussaut

« Je suis reconnaissant envers le GEIQ Industrie Isère Rhône, qui m’a également aidé à trouver un logement en m’accompagnant dans le montage du dossier pour pouvoir bénéficier des aides. » Félix Kongolo

 

Oluwadamilare ADEBANJO 1 Oluwadamilare Adebanjo est originaire du Nigéria où elle a fait des études de Sciences Economiques. Après avoir occupé différents postes, elle vient vivre en France en raison des conflits politiques. Oluwadamilare qui ne parle pas bien le français, rencontre de grosses difficultés pour trouver un travail. Elle fait du tri de vêtements au sein du Foyer de Notre-Dame à Vaulx-en-Velin. Puis l’association Booster d’Avenir lui propose d’assister à une information collective du GEIQ Industrie Isère Rhône. Le métier d’AssembleurMonteur l’intéresse, elle choisit d’intégrer une formation au sein de l’école Sup’ La Mache. Aujourd’hui, elle se sent bien au sein d’OrigaLys, elle apprécie l’évolution constante de l’entreprise et la diversité d’appareils sur lesquelles elle travaille.

« La formation à Sup La Mache m’a apporté beaucoup de connaissances dans le domaine de l’industrie. Je sais maintenant utiliser des plans techniques, notamment plusieurs dimensions. J’ai également évolué en français. » Oluwadamilare Adebanjo